dimanche 31 juillet 2011

Deuxième rocher: un nodule

Retour chez le docteur P. ORL, quelques jours plus tard. La lithiase, on oublie pour le moment, elle est un peu branlante, avec un peu de chance elle va tomber toute seule d'une pichenette au dessus du tas: on se revoit dans 6 mois.

Retour chez Mick, pour faire un point sur tous mes bobos en cours (ma bobolist en quelque sorte):

  • la lithiase : ok sous contrôle
  • le nodule : c'est sans doute rien mais ça ne coute rien d'aller voir un endocrinologue, c'est quand même très spécifiques, de la mécanique de précision ces bébés là. Il y a trois très bonnes endocrinologue sur Manley, tu n'as qu'à prendre rendez-vous avec n'importe laquelle des trois!
Il s'est trouvé que la "n'importe laquelle" qui avait un peu de temps pour moi dans son agenda, c'était Chris; Celle qui depuis est devenue "mon endocrino"...

Je rencontre donc pour la première fois Chris début mars 2010 pour évoquer la découverte fortuite de ce nodule thyroïdien et a priori juste pour me rassurer genre: bonjour/bonsoir madame, c'est sympa d'être venu, bonjour chez vous et à jamais....

Elle m'ausculte:
"Je ne le sens pas à la palpation, il fait à peine un cm, en principe on devrait juste se revoir dans un an pour contrôler... Mais là, il est quand même partiellement calcifié blabla faiblement vascularisé balablabla hypoéchogène blablabla j'hésite à le faire quand même ponctionner
- Ponctionner: kézako ?
- Oh, rien de bien méchant, on vous enfile juste une grande aiguille à travers le cou pour faire un prélévement dans le nodule, le tout sous échographie pour contrôler la manipulation: la routine quoi...
 - Gloups: ah oui la routine effectivement"

Rendez-vous est donc pris avec Phiphi "le ponctionneur de Manley" et ses grandes aiguilles.
Le jour venu, Phiphi est en retard et l'attente n'arrange pas forcément le léger sentiment d'angoisse que ce geste thérapeutique délicat suscite en moi...
C'est enfin à moi, Phil à l'air de connaître son affaire et il me met à l'aise, et puis l'aiguille qu'il me présente n'est pas si impressionnante que ça, pfiou de la gnognotte  :
"OK, on va y aller, je vais vous piquer, essayez de ne pas bouger... Attention, maintenant! On ne bouge plus!
- C'est tout? C'est fini là?
- Ah ben non, là c'était juste l'anesthésie locale. On va attendre un peu que ça fasse effet, faire quelques clichés avec l'échographe et je passerai à la ponction à l'aiguille fine. Dit-il en dégainant ce qui me paraît être de la taille d'un sabre d'abordage... Ca va? Surtout ne déglutissez pas pendant quelques minutes, ça compliquerait les choses... On y va!"
Je mets au défi quiconque de ne pas fermer les yeux pendant l'opération et de ne pas se passer en boucle dans la tête ce leitmotiv: "Surtout ne pas avaler, surtout ne pas avaler, surtout ne pas avaler...".

Le "bestiau" pendant la ponction

Finalement, c'est comme souvent beaucoup plus impressionnant à raconter qu'à vivre mais j'ai un peu scénarisé le truc pour faire un peu flipper mon pote Vince (un fidèle de la première heure de ce blog) qui doit passer entre les mains de Phiphi le banderillero Manleynois dans très peu de temps. Bon courage Vince ça va bien se passer et n'oublie pas: ferme les yeux et "surtout ne pas avaler..."!!
Phiphi en pleine action

Phiphi a remballé son attirail et transmis mon bout de viande de nodule au laboratoire d'anatomo-pathologie, quelques jours plus tard les résultats tombent sous la forme d'un coup de fil de Chris:
"Je viens de recevoir les résultats de votre ponction, le nodule est suspect, il faudrait que l'on se voit rapidement pour décider de la suite des opérations. Ne vous inquiétez pas plus que ça mais je préfère vous expliquer tout ça de vive voix. Vous seriez libre demain à 11h?
- Je vais me libérer, à demain"
Bon ben voila. 


Premier rocher: une lithiase

Tout a commencé l'hiver dernier, j'avais remarqué que pendant les repas une grosseur se formait dans le cou à gauche sous la mâchoire. Ce n'était pas du tout douloureux et très passager mais esthétiquement assez laid: après chaque repas j'avais tendance à ressembler à un hamster asymétrique.
Photo de moi en décembre 2010 juste après un repas
Je pris donc rendez-vous avec Mick, mon médecin généraliste, qui tient cabinet au centre de St Hub avec son collègue René. J'aurais sans doute l'occasion de vous reparler de Mick dans un futur post.
"Mick, lui dis-je, c'est bizarre mais j'ai une espèce de ganglion qui gonfle à gauche à chaque fois que je mange. Ca n'est pas douloureux mais ça m’inquiète un peu et ça n'est pas très joli à voir.
- Ce n'est pas un ganglion m'apprend-il mais une inflammation d'une de tes glandes salivaires (j'appris par la même occasion qu'on en avait six!) et il faut pour cela aller voir un ORL: je te fais un courrier pour le docteur P."

 Rendez-vous est donc pris mi-janvier avec le docteur P., qui lui même m'envoie faire une sialographie et une échographie de cette foutue pompe à salive défaillante.
Sialo+écho révèlent ce qu'elles étaient censées révéler, à savoir un petit bout de caillou -on dit une lithiase en langage médical- dans la glande salivaire sous-maxillaire gauche, mais en plus en cadeau bonux, l'échographiste me fait remarquer que j'avais aussi un petit nodule sur la thyroïde:
"Vous étiez au courant?
- Non.
- Oh vous savez c'est sans doute bénin, 5% de la population en possède au moins un ya pas à s'inquiéter, en plus là il n'est pas très grand!
- Ah bon? 
- Oui, oui: parlez-en à votre généraliste à l'occasion."
Dont acte.

samedi 30 juillet 2011

Pourquoi ce titre?

Parce qu'il résume parfaitement la raison pour laquelle je dois rester en isolement sur mon île hospitalière pendant ces 5 jours...

Et aussi parce que ça fait un peu recette de cuisine et que j'adore cuisiner, c'est parmi les activités que je pratique, celle qui allie au mieux structuration et créativité et en plus elle a le don de me détendre...

Juste en passant une recette de miettes de crabe à la coriandre et aux poivrons qui à l'air sympa




Au menu, du crabe donc!

Cancer : mot latin signifiant crabe...Ce nom aurait été donné par Hippocrate, parce que le cancer a des veines étendues de tous côtés, de même que le crabe a des pieds...

Le mien a un joli nom qu'on dirait tout droit sorti d'un manuel de botanique: carcinome papillaire ça fait penser à une anémone pulsatille (un petit clin d'oeil à ma mère Marisa* -botaniste amatrice- qui appréciera la référence!) une petite fleur inoffensive qui pousse dans les prairies alpines autour de la maison. Pour ceux qui ne me connaissent pas, nous vivons à Saint Hubert du Coudray*, un petit village de montagne aux environs de Grenoble ...

Mon crabe à moi c'est pas du gros tourteau, le genre qui vous pince les fesses ou les doigts de pieds toute la journée et vous pourrit la vie.

Non, le mien est plutôt du genre petit, discret et asymptomatique, à se planquer bien au chaud dans une moule ou sous un rocher, tapi dans l'ombre à l'abri de la coquille protectrice de ma glande thyroïde dont il faisait sa friandise patiemment, symbiotiquement depuis sans doute pas mal de temps.



Donc pour le débusquer il a fallu soulever pas mal de rochers...



(*) Ne cherchez pas désespérément dans Google Maps, les noms de lieux et de personnes ont été volontairement modifiés...

Pourquoi ce blog?

Je m'appelle Olivier, j'ai 45 ans et je m'apprête à vivre une expérience intéressante et inédite pour moi: passer 5 jours en isolement presque complet du reste du monde dans une chambre d´ hôpital. En face à face avec moi même en quelque sorte, avec tout de même la visite furtive de quelques infirmières de temps en temps pour me ravitailler mais sans contact humain rapproché.
Une télévision, pour les nouvelles, un téléphone fixe pour parler à mes proches, pas mal de bouquins pour le plaisir et un écran d'ordinateur...
Je me suis dit que c’était le moment ou jamais de tenir un blog, y raconter cette expérience et ce qui me passe par la tête au jour le jour.
Voila, ça commence dans 2 jours et on verra bien oú ça nous mènera...