mercredi 10 août 2011

Michel Thyroïde


Je ne suis pas seul à faire dans l'humour thyroïdien ...

Je comprend mieux d'où peut venir mon cancer: saloperie de portable!

lundi 8 août 2011

Le bulletin de santé du crabe (I)

Bon allez, j'avoue ça me démangeait les phalanges après 3 jours de silence de vous pondre un petit post, comme ça vite fait... J'ai donc décidé de vous donner régulièrement des nouvelles non pas de ma santé mais de celle du crustacé. Aucune fréquence prédéfinie, aucune pression, juste maintenir en vie le plus longtemps possible la flammèche littéraire, souffler de temps en temps sur les braises de l'inspiration pour éviter qu'elle ne se tarisse complètement.

Nous avions donc laissé l'animal en fort mauvaise posture au sortir de l'hôpital. JC venait de lui asséner une centaine de millicuries de coups de massue sur la carcasse et cependant contre toute attente, la bête bougeait encore! Oh il est sûr qu'il n'était pas bien vaillant et pas apte à aller faire le cacou devant un parterre de petites langoustines à la cuisse bien ferme... Mais en tout cas il remuait encore difficilement une patte arrière et frétillait vaguement d'une antenne! Difficile de dire s'il s'agissait juste de spasmes post-mortem ou de véritables preuves de vie, mais il allait falloir surveiller ça de près. Le transformer en vulgaire candidat de télé-réalité dont le moindre geste, la moindre déjection, la moindre émission de gaz serait scrutée, épiée, disséquée  24h/24 et 7j/7.

Je compte bien entendu sur vous pour me prévenir par SMS surtaxé à la moindre tentative de mouvement suspect de la bestiole!!!

Pour ma part, après les agapes culinaires de vendredi, samedi s'est poursuivi sur les mêmes base quasi-euphoriques avec notamment une sortie nocturne plus que réussie à l'occasion des fêtes catalanes de Grenoble. 3 jours de festivités sur le thème de la Catalogne et de ses traditions: sardanes, habaneres, castellers, correfocs...
Un 5 de 7 Parc Paul Mistral
Tout y est passé avec comme point d'orgue un féérique ballet vertical sur la tour du Parc Paul Mistral qui pour une fois dans sa vie a semblé utile! Pour les non-Grenoblois je précise que la tour en question est une espèce de symbole phallique décrépit dont le bout s'allume en bleu la nuit et qui le reste du temps ne sert à rien sauf à être désespérément moche!


Couché minuit sans impression de fatigue: ça faisait longtemps!
Par contre dimanche, gros coup de mou! Je ne sais pas si c'était le contre-coup de la veille ou le retour de la pluie mais une journée larvesque à oublier avec une succession de siestes entrecoupées de périodes d'avachissement prolongées...
J'ai une théorie qu'il faudra que je soumette à Chris: je pense à un passage de relai calamiteux entre le cynomel et le levothyrox!
Je m'explique: j'étais sous cynomel jusqu'à vendredi et depuis samedi matin j'ai rattaqué le bon vieux levo.
Or le cynomel a un effet "coup de fouet" et permet de faire rapidement baisser la TSH sur une courte période. Le levothyrox au contraire est un traitement de fond qui a un effet régulateur sur le long terme. Je me dit que l'arrêt brutal du premier pour passer au second peut éventuellement s'accompagner d'un effet de "descente" comme cela peut se produire pour les accros à la drogue.

La seconde raison pour laquelle je voulais me remette à écrire c'est que je me suis offert un nouveau "joujou" technologique un peu comme on récompense un gamin pour avoir été si courageux à l'hôpital!
Donc, fini le vieux netbook à la batterie morte et au clavier édenté (l'un des tous premiers Asus Eeepc d'il y a au moins 3 ans) et bonjour le nouveau netbook tablette (ou tablette netbook) toujours de chez Asus.
Qu'il est bô!!!

En y repensant un peu je me disait que pour ces cadeaux post-hospitaliers pour les gamins il y a tout un barème officieux qui commence à se mettre en place:

  1. Pour une appendicite = un iPod (coucou Jeannette ;-)
  2. Pour les amygdales = une DS
  3. Pour les trucs qui finissent en -phrites = Tina, il a eu quoi déja le Juju?
  4. Pour les dents de sagesses ou autres charcutages dans la bouche = le droit à ouvrir un compte Facebook
N'hésitez pas à compléter la liste avec vos propres cadeaux-hosto pour que l'on puisse se constituer un Argus officiel...

samedi 6 août 2011

Le schmilblick: classement définitif

Bon allez, ma tentative de relancer le concours en vous faisant miroiter des lots de grande valeur a été un flop complet: pas une seule nouvelle tentative de loufoquerie à se mettre sous la dent.

Donc je vais figer définitivement le classement comme suit:
1ère Laparentaise pour sa définition "HILAROSCOPE qui mesure ton taux de rigolardise en fonction des commentaires + ou - drôles que l'on met sur ton BLOG"
1er ex-eaquo Anonyme sétois pour une définition très approchante "distributeur de gaz hilarant à n'utiliser qu'en cas d'extrême beuel!(en langage sétois:cafard,idées noires,spleen passager)
3ème Corinne pour le "baromètre à pneus de lit médicalisé

Les trois lauréats recevront chacun comme promis un objet souvenir de cette aventure mais je ne dis pas qui aura quoi pour alimenter un peu le suspense.
La remise des prix aura lieu le samedi 27 Août 2011 à St Hubert du Coudray autour de la paella géante de mes 45 balais (un grain de riz par minute écoulée depuis le jour de ma naissance!)
Pour Corinne, je lui remettrai son prix en mains propres à Paris la semaine suivante.

Attention, un prix spécial du jury est également attribué à Bruno pour avoir donné la définition exacte (mais pas drôle) et surtout pour avoir été l'auteur du commentaire le plus long et le plus profond de la semaine avec son post sur la dépendance. Bruno: tu es cordialement invité (avec Stef évidemment) à la paella géante du 27 si tu es dans les parages ce week-end lá (merci de confirmer pour que l'on ajuste le nombre de grains de riz en conséquence ;-)

vendredi 5 août 2011

La cérémonie chamanique

Comme promis, la recette des

Miettes de crabe saupoudrées de fleur de sel de Guérande sur tartine grillée à la catalane 



Quel acharnement contre cette pauvre bête innocente tout de même!
Mick, le palpeur-hâbleur pourrait confirmer mais il me semble que dans certaines tribus, le chamane vous fait symboliquement manger votre maladie pour vous en débarrasser.

C'est un peu ça que j'ai voulu faire j'imagine en plus de l’irrépressible envie de me remettre aux fourneaux après 5 jours de diète et une bonne façon de tirer le rideau sur ce blog...

Ce blog va passer en mode "vacances" jusqu'à la fin du mois... Je vais continuer à répondre aux commentaires jusqu'à notre départ pour Barcelone prévu mercredi.
Après je ne sais pas trop, peut être continuerai-je à poster à intervalles plus espacés. Ca dépendra de mon inspiration, de ma disponibilité et aussi beaucoup de vos commentaires et vos encouragements à continuer...

Alors,
faites du bruit!

Dernier jour de traitement: le repas de sortie

Sans commentaires mais j'attends les vôtres...



 Sinon, avant de remonter à St Hub on s'est arrêté au Carrouf de Manley, et j'y ai acheté: un tourteau, de la fleur de sel de Guérande et quelques autres gâteries.
L'idée est de cuisiner des miettes de crabe grillées à l'iode pour ce soir. Je vais improviser... vous verrez le résultat!

Dernier jour de traitement: les examens de sortie

La jeune technicienne, la même que le premier jour, vient me chercher pour me conduire en salle d'examen.
Elle me demande au préalable d'enfiler des sur-chaussures bleues pour éviter de trainer des poussières de microcurie partout. Toute bonne ménagère vous dira que quand ça se met dans les rideaux cette saloperie, c'est tout une histoire pour s'en débarrasser après...

On m'enfourne pour 20 minutes entre les 2 plaques du grand gauffrier blanc pour une scintigraphie balayage corps entier et je peux regagner ma chambre en attendant le passage de JC pour le verdict.

Entre temps j'appelle mon chauffeur ibérique pour lui dire que finalement je sortirai sans doute un peu avant et qu'il faudrait peut être penser à décoller du lit.

JC arrive avec les clichés vers 9h. Outre ma silhouette d'apprenti bibendum, on distingue clairement une tâche noire en étoile au niveau de la thyroïde: c'était attendu et tout à fait normal. Ensuite quelques fixations d'iode au niveau du tube digestif, là encore rien d'inquiétant, il faut aider à véhiculer tout ce "bol alimentaire" vers la sortie des artistes dans les jours qui viennent, à l'aide de laxatifs si il le faut!
Ce qui est moins normal me fait remarquer JC du bout de l'ongle, c'est une mini-chiure de mouche (décidémment elles ne me lachent pas) en bordure supérieure gauche de la thyroïde qui semble indiquer la présence d'un ganglion chargé en iode.
Qui dit chargé en iode, dit  contenant des cellules thyroïdiennes et donc potentiellement suspect.

Ca veut pas dire que j'ai tout foiré mes examens mais que j'ai au moins suspendu une UV et qu'il faudra sûrement repasser à l'oral dans quelques mois (6 mois ou 1 ans selon JC).

Cela réjouira les fans de ce blog qui sont assurés d'une saison 2 dans quelques mois.
Cela ennuiera les fans de ce blog qui espéraient que le héros aurait terrassé le crabe dès le premier assaut.

JC me donne les dernières consignes:
  • prendre des précautions encore quelques jours avec mon entourage (pas de big bisou ni de boogie woogie avant les prières du soir) et l'environnement (le pipi c'est dans la cuvette et pas à côté!)
  • continuer à bien boire (il n'a pas précisé quoi!) pour éliminer les derniers résidus d'iode
  • reprendre le levothryrox dès demain
  • prendre rendez-vous avec Chris à mon retour de vacances pour faire le point et définir la feuille de route
On fait un dernier deal: il me signe un arrêt de travail jusqu'à mercredi prochain et en échange je lui file un post-it avec l'adresse de mon blog! Je me suis fait entubé je crois: ça vaut beaucoup plus que ça!

Je profite que j'ai un petit moment de libre avant l'arrivée de la brancardière catalane (qui décidément ne semble pas très pressé de me récupérer :-) pour faire un saut au bureau des admissions: ils ont oubliés de prendre en compte ma prise en charge à 100%.
Oui, parce que j'ai oublié de vous dire je fais parti du club très fermé des porteurs de Carte Vitale ALD.
Chez Visa, il y a la GOLD et bien chez Vitale il y a encore mieux: la ALD (Affection de Longue Durée)!
Avec la GOLD, à vous les casinos, grands chefs, épiceries fines
Avec la ALD, gratuité dans les hôpitaux 4*, chez les médecins triés sur le volet et dans les pharmacies! Qui dit mieux?

Comme dirait notre maître à tous, le grand Jacques Séguéla (malade incurable: voir la suite):
si à cinquante ans t'as pas ta ALD, c'est que tu as raté ta maladie!

Une deuxième maxime qui m'est venue et que je vous livre, illustrée par le grand Claude Serre:
la seule maladie vraiment incurable, c'est la connerie!


Bon, l'ambulancier tarde toujours, j'en suis réduit à contempler mes pieds:

En attendant, c'est pas une chiure de mouche qui va nous empêcher de partir en vacances rejoindre las niñas en Espagne où elles sont en exil doré depuis plus d'un mois dans la belle famille. Pour l'occasion, je switche à l'espagnol pour les remercier (je fais mon Miguel Drucker).

Esther i Edu, gracias mil por haberos hecho cargo de las niñas durante este periodo un poco delicado, son unos plomos a veces verdad? Os debemos una y dos y muchas mas...
Santiago, ànimo, compañero lejano de habitacion, ya saldrémos juntos de està!
Laura, nos vemos pronto, un beso con iodo!

Dernier jour de traitement: le petit déj

Comme convenu, l'infirmière sonne le clairon à 7h tapantes avec le petit déjeuner habituel dans la foulée.
Quand je parle de "l'infirmière" tout au long de ce blog vous aurez compris que ce n'est pas toujours la même qui aurait décidé de se faire le record Guinness des "5 jours de suite au taf sans dormir".
Non, elle représente l'icône des 4 ou 5 infirmières qui se sont relayées jour et nuit pendant 5 jours pour s'assurer que mon séjour se passait dans les meilleures conditions, à la fois thérapeutiques (même si en l'occurrence il n'y avait pas de soins à proprement parler) et surtout psychologiques en étant la seule présence humaine et souriante (à part JC qui passait une tête et un manche à balai à aiguille de temps en temps) avec toujours ce petit mot, ce petit détail qui fait toute la différence: mille mercis à elles!

Après cette collation particulièrement appréciée (car c'était la dernière!), je file dans la douche pour bien me récurer la carcasse avant les examens.

Ensuite, je fais un peu de rangement:
  • tous mes vêtements contaminés sont consignés dans un gros sac poubelle vert
  • je passe mes vêtements de sortie
  • je fais mon sac avec ce qui reste = pas grand chose
  • je remballe l'ordi
Allez, je vous embarque dans un dernier tour de la chambre pour s'assurer que je n'ai rien oublié. 
Le sac pour la bourse aux vêtements de Fukushima: OK

Le sac et l'ordi qui rentrent à la casa: OK

Une p'tite vidéo du chiotte atomique: ne me remerciez pas, je sentais que ça vous démangeait!

Un dernier petit shoot d'hilaroscope pour la route!

PS: Bien sûr je vous écris tout ça de la terrasse de St Hub et ça change pas mal les perspectives...


jeudi 4 août 2011

Quatrième jour de traitement: le repas du soir

Le Dernier Repas, La Cène entouré de tous mes apôtres c'est à dire tout seul!
Après le clin d'oeil espagnol de ce midi avec la paella, un autre clin d'oeil auvergnat ce soir avec du St Nectaire: à croire que le cuistot lit ce blog:

  • Salade de coleslaw
  • Crème de tomate
  • Tarte aux 3 fromages
  • St Nectaire
  • Yaourt nature
  • Pruneaux au sirop


Bon le St Nec, pour du pasteurisé, c'était pas si mal!

Sinon, l'infirmière m'a annoncé le programme de demain matin:

  • lever 7h, petit déj
  • douche
  • je m'habille avec mes habits de sortie + des sur-chaussures au cas ou le sol serait contaminé (si j'ai pissé partout par terre le 1er jour par exemple)
  • je file passer les examens de sortie: scintigraphie et cie
  • je vois JC une dernière fois pour le check-out
  • le brancardier Lola doit être là vers 11h pour me conduire à St Hub en véhicule banalisé
Le prochain post aura donc probablement lieu depuis ma terrasse ensoleillée!

Le schmilblick: on en est où Simone?

Je vais tenter de relancer la compétition en dévoilant le prix qui sera attribué au gagnant.
J'avais parlé d'un objet ayant séjourné dans cette chambre, j'ajouterai pour ne pas qu'il y ait de réclamation que cet objet doit apparaître de façon claire dans différentes photos de façon à ce que son authenticité ne puisse pas être remise en cause.
Ca limite sérieusement le choix:

  • l'ordi, il est pas à moi (c'est mon outil de travail détourné pour l'occasion)
  • mes vieux caleçons troués, ils n'apparaissent pas sur les photos (vous l'avez échappé belle!)
  • une bouteille d'eau Cristaline vide: origine contestable
  • le Wallander: très bon choix, ce sera peut être un lot de consolation si j'ai plusieurs gagnants
Et pis c'est tout... Ou alors il faudrait que je commette un petit larcin et que je dérobe un petit objet de peu de valeur à l'administration hospitalière... J'entends d'ici les cris d'orfraies de Lola et Marisa: "non, il ne va pas quand même pas faire ça!"
Allez pourquoi pas! C'est tentant et en plus je signe par avance des aveux écrits si elle (l'administration) décidait de me poursuivre en justice!

J'ai donc pensé au "petit plateau gris en plastique du p'tit déjeuner" auquel j'adjoindrai le menu de la Paella. C'est collector ça non?


Pour le moment je dirai que le classement provisoire du schmilblick est le suivant:
  1. Egalité entre l'Hilaroscope (La Parentaise) et le Distributeur de Gaz Hilarant (Anonyme Sétois)
  2. L'Anémomètre pour pneus de roue de lit médicalisé (Corinne)
  3. La vraie définition de Bruno comme encouragement à trouver mieux
Je sens que le concours est vraiment relancé là... Ya du lourd en jeu!

Faites-vous plaisir!
Connectez vos méninges à vos zygomatiques!


Vous êtes vraiment tous et toutes des midinettes

C'est pas moi qui le dit ce sont les stats! Et les stats ça ne ment pas!

Il m'a suffit de mettre en ligne un post un peu sentimental sur la famille et vous avez tous fondus comme des glaçons de mojito au soleil de... (merde c'est où qu'il y a du soleil cette année déja?)

La chose est confirmée quand on regarde les posts les plus lus:

J'étais pas très chaud pour cet article: pas crédible! Ils vont tout de suite voir que c'est du flan... Mais vous avez mordu à l'hameçon avec vos petits mouchoirs!
Je vais dire à l'armée de nègres qui travaille pour moi de continuer dans cette veine là, même si ma virilité en prend un coup (je me fais traiter de bisounours par des anonymes à longueur de commentaires).
Mais bon, business is business: il faut vendre du click coûte que coûte surtout si vous avez du temps de cerveau disponible pour ça.

Autre angle d'attaque, l'angle géographique... Important si je veux exporter le concept de la litterature hospitalière "in the whole world".
On voit clairment des possibilités d'expansion en Europe, en Amérique du Nord et au Maghreb:

Si vous êtes dans ces contrées n'hésitez pas à me faire signe dans les commentaires car si certains pays ne sont pas une surprise pour moi: France, Espagne (vous savez), Grèce (je sais qui c'est), Suisse (là aussi), Allemagne (je me doute), mais pour certains (UK, USA, Canada, Maghreb) je n'ai aucune idée de qui là bas peut s'interresser un tant soit peu à ma petite existence.

Peut être un début de réponse avec la provenance du trafic, pas mal de monde a suivi le lien posté sur le forum "vivre sans thyroïde"


Mais bon c'est bien connu les stats ont leur fait dire n'importe quoi!

L'angoisse de l'écran blanc

4ème jour décalqué sur le carbone du précédent (là encore une image du XXème siècle que les plus jeunes ne vont pas capter) et là, panne d'inspiration! Que vous raconter?
Comment remplir cet écran blanc, quel thème aborder pour maintenir à flot un tant soit peu l'intérêt de mes millions de lecteurs (si, si, j'ai les chiffres: je vous ferai un post centré là dessus un peu plus tard).

Comment se renouveler?

Vous avez tous sans doute vu ce film "Un jour sans fin" où l'hilarant Bill Murray est condamné à revivre le même jour à perpétuité ou presque.
Je vous raffraichis la mémoire:

Il passe par différentes phases psychologiques: incompréhension, colère, dépression, tentatives de suicide, euphorie, acceptation, jusqu'à trouver un équilibre qui lui permet de réaliser son rêve: séduire sa jolie collègue qui sera la clé lui permettant enfin de sortir de ce cauchemar.

A ma modeste échelle c'est un peu ce qui m'arrive: j'égraine une à une les perles d'un collier de 5 jours, rondes, lisses, blanches toutes identiques même si d'imperceptibles anfractuosités les distinguent.

J'essaie d'imaginer les patients hospitalisés des mois durants, ou même les gens incarcérés plusieurs années: comment font-ils pour tenir le coup?
J'imagine qu'ils doivent progressivement se réinventer un cycle vital rallongé, différent du cycle quotidien, qui leur permet de se projeter vers l'avenir par grands bonds plutôt que par sauts de puces comme nous le faisons nous.
Ils doivent aussi se mettre à vivre à l'envers, passer en mode compte-à-rebours, plus que 10 ans à tirer, plus que 3 mois à tenir, etc...

Ma deuxième réflexion du jour concerne la dépendance à un médicament ou à une substance en général.
Imaginez la scène, quand un hypothyroïdien croise un autre hypothyroïdien, qu'est-ce qu'ils se racontent:
"T'es sous levothyrox?
- Oui
- T'es dosé à combien?
- 125 
microgrammes et toi?
- Moi j'étais à 100 mais mon endocrino m'a redescendu à 80 parce que ça me donnait des palpitations."
J'imagine que les diabétiques ont le même genre de rituel avec l'insuline, et plus généralement les personnes affectées d'une pathologie qui requiert un traitement à vie avec une substance donnée.
Même si dans mon cas cela ne représente vraiment pas une contrainte forte: un minuscule cacheton à avaler avec le café au lait du matin, pas de soucis majeur si j'oublie de le prendre un ou deux jours d'affilée, pas d'effets secondaires notables jusqu'à présent, etc...

N'empêche que, la béquille chimique est là, discrète mais indispensable. Indispensable quand on voit dans quel état de zombitude on se retrouve après un sevrage forcé d'un mois.
On se dit qu'en cas qu'en cas de tsunami qui détruirait les chaînes de fabrication des usines Merck, qu'en cas de naufrage sur une île déserte pendant plusieurs mois, on y survivrait pas...
Je peux vous l'annoncer, n'en déplaise à Defoe qui avait oublié de le préciser dans son prologue: avant de s'embarquer, Robinson Crusoe avait passé un contrôle technique vierge de tout défaut nécessitant contre-visite et en particulier il disposait d'une thyroïde en parfait état de marche.
Je ne serai jamais Robinson Crusoe!
JE SUIS LEVO-DEPENDANT!

Mais bon je sors quand même Vendredi :-)

Bon, finalement l'écran ne sera pas resté blanc, j'attends vos commentaires avec impatience...

Quatrième jour de traitement: le repas de midi

Ca y est, ils ont dû découvrir la supercherie. J'ai beau me planquer derrière le paravent plombé, ils se sont rendus compte que j'étais gras comme une huître et ils m'ont mis au régime!

Pourtant à la lecture du menu, il y avait matière à espérer:
Mais j'ai vite déchanté en jetant un coup d'oeil au plateau:
  • salade verte
  • carottes vapeur
  • fromage blanc 20%
Et puis surtout: Paella. Je me marre! Pas à moi!
Un morceau de poulet, 2 moules et 2 crevettes = paella!
Pas un grain de riz!

Mon ami Mario qui va m'en faire une géante à la fin du mois pour fêter mes 45 ans vous le dirait mieux que moi.
A Valence, le berceau historique du plat, une paella on appelle ça "un riz", "un arròs" en valencien.


Le riz c'est l'ingrédient de base! Après, on lui rajoute un peu ce qu'on veut, du lapin plutôt que du poulet, des fruits de mer (quand on est riche) et des légumes (ceux de saison qu'on a sous la main: fèves, artichauts, haricots, etc...). Chez Garbit ils y mettent aussi des tranches de chorizo pour faire plus espagnol, mais là encore, Lola vous dirait que c'est un scandale.
Mais appeler paella un bout de poulet-moule-crevette c'est le combe du ridicule et du non-sens. Ce serait comme appeler "raviolis à la bolognaise" un plat de viande hachée sauce tomate ou "couscous garni" un pot-au-feu-merguez sans semoule.

Bon, signe du destin, il n'y avait pas de mini-crabe dans les moules: joli clin d'oeil tout de même!

Quatrième jour de traitement: le petit déj

Plus d'internet ce matin, mon code wifi a expiré. Il était valable 3 jours et j'ai demandé à l'infirmière de le renouveler mais ça a pris quelques heures.
La pauvre, elle ne pense décidément pas aux conséquences de son manque de célérité: aux millions de lecteurs accros de ce blog qui meurent d'impatience de pouvoir contempler la photo de mon petit déjeuner de ce matin. Elle met des bâtons dans les roues à la nouvelle étoile montante de la littérature hospitalière. C'est un nouveau genre auquel je compte bien donner ses lettres de noblesse juste à côté de ses cousins: la littérature de gare, la littérature de salle d'attente et la littérature de boucherie-charcuterie-traiteur, cette dernière étant assez confidentielle pour le moment je vous l'accorde.

Bon, allez j'arrête de vous torturer, je vous donne votre shoot du matin = la photo

Sinon, JC vient de passer, en retard lui aussi pour le relevage des compteurs. L'aiguille a décollé mollement et s'est finalement bloquée hésitante entre le 2 et le 3.
Comme me l'a demandé mon pote argentin Dan hier soir au téléphone, j'ai interrogé JC sur les unités de radioactivité.
Dan travaille dans la recherche et voudrait être sûr que je ne mélange pas les millis et les micros, les curies et les becquerels. Pour un chercheur argentin ce serait presque aussi grave que de confondre le Tango avec une vulgaire valse musette!
Donc, Dan, spécialement pour toi:
JC m'a administré une dose de 100 mCI (millicuries) en début de traitement, donc bien une "dose de cheval"/"una dosis de caballo".
Depuis, il mesure mon "débit de dose" en mSv/h (millisievert par heure), 30 puis 20 puis 10 puis 2-3 ce matin.

JC a laissé plané le doute sur les examens de sortie cet après-midi... ou pas...

2-3 millisiervert/h

mercredi 3 août 2011

Troisième jour de traitement: le repas du soir

Vous savez quoi, je crois que c'est effectivement une tentative de manipulation mentale mais... j'ai presque trouvé ça bon! Ils doivent mettre un truc anesthésiant du goût dans la flotte...

  • Potage maison
  • Épinards béchamel
  • Oeufs durs sauce Aurore
  • Fromage aux fines herbes
  • Crème caramel
  • Pruneaux au sirop

Le véritable elixir: la famille

Au risque de sombrer dans la mièvrerie, n'empêche que...

Quand le bidule-aux-longues-pinces vous tombe dessus à l'improviste et même quand cela se passe plutôt bien comme pour moi jusqu'à présent il y a un truc infime qui change dans votre façon d'envisager la vie.
Une micro-coupure qui vous reprogramme les circuits, un déplacement infime de l'angle du téléscope qui vous fait voir le cosmos d'une autre façon.
Bref, vous n'envisagez plus complètement la vie de la même manière, les choses vraiment importantes apparaissent dans toute leur triviale évidence: la santé qui permet tout et la famille qui justifie tout.
Tout le reste subsiste aussi mais n'est pas/plus essentiel et ne fait qu'en découler.

La santé, tout ce blog tourne un peu autour comme une chèvre autour de son piquet. Je n'y reviendrai donc pas.
La famille, pas facile pour moi de l'évoquer car je suis un grand pudique (je sais c'est assez contradictoire avec le fait de m'exposer publiquement dans ce blog depuis 3 jours). Mais bon, des gens qui comptent et qui comptent sur vous. Des enfants à accompagner sur le long chemin de la vie. Une évidence quoi.

D'abord ya ma p'tite femme, Lola: l'épithète est avant tout affectif mais ceux qui la connaissent savent que qu'il est aussi à prendre au sens premier :-)
Que dire? L'eau (quoique uniquement dans sa forme solide), la terre, le feu. Un petit bout de terre brûlante de la méditerranée catalane transposé de force dans les montagnes enneigées de Chartreuse.
Qu'importe les doutes et les angoisses, certaines personnes ont le talent inné des sentiments. Par son alchimie elle a su transmuter le matériau brut de ma vie en métal précieux...
Mais bon, il faut quand même se farcir ses sautes d'humeur par temps de neige :-)

Ensuite mes deux filles, aussi belles que leur mère (cette partie du code génétique il valait mieux qu'elles le prennent de ce côté là).
Lina d'abord, de l'or en barre. Ordonnée, travailleuse, volontaire parfois un peu trop jusqu'à l'obstination. Un sourire d'ange (t'inquiète l'appareil ne sera bientôt plus qu'un mauvais souvenir). Une merveille / una maravilla
Angela ensuite, une pépite, un diamant brut. Bordélique, dilettante (pour ne pas dire fainéante) mais douée. Un soupçon de timidité compensé par un brin d'insolence (parfois pas qu'un brin!). Des yeux à s'y noyer. Une étoile filante / una estrella fugaz

Marisa et Pedro, mes parents.
Marisa est une espèce de roc planté bien droit dans la terre, un axe de référence autour duquel tourne la famille, elle tient ça de son père, un chêne qui a frolé les 100 ans.
Amoureuse des choses bien faites, elle a aligné tant de chiffres durant sa vie professionnelle qu'elle en a gardé cette minutie et ce soucis du détail dans toute chose.
Juste un truc, prévoyez toujours une bouteille de vin, en fille et épouse de vigneron elle a l'eau en horreur!
Pedro est plutôt dans la fantaisie, le chien fou qui tourne autour du roc sans trop s'en éloigner (ça fait 50 ans que ça dure). L'ouvrier devenu sculpteur, choriste, comédien et accessoirement vigneron retraité qui ne boit plus que de l'eau (mais contraint et forcé!).

Ada, ma grande soeur, le crabe elle connaît : elle est de la partie. Elle étudie le crabe auvergnat à l'institut JP de Montclair. La bestiole n'a aucun secret pour elle: le Petit Cendré du Pariou, le Grand Tourteau du Puy ou l'Araignée à Longues Pattes spécialement adaptée pour se mouvoir dans les champs de pouzzolane. Et quand elle en tient un il passe un mauvais quart d'heure car quand elle a une idée en tête elle ne la lâche pas (Ada ou l'Ardeur a écrit Nabokov). Donc quand elle a su qu'on avait un crabe à la maison elle a remué ciel et terre pour nous aider à m'en débarrasser.

Patricia, ma p'tite soeur, ma jumelle+3. Elle signe "La Parentaise" dans ce blog mais comme signe de ponctuation j'aurais plutôt choisi l'{Accolade}!
En auvergne elle aussi mais elle ne s'occupe pas des mêmes bestioles, elle fait dans l'agneau égaré, bergère judiciaire en quelque sorte, chargée de ramener dans le droit chemin les gamins à problèmes. Pas facile comme job surtout que nos gouvernants sont en train de démanteler ce service public: soutenez-les ils le méritent!

Tous les autres aussi évidemment, proches, amis, connaissances, collègues: merci à tous pour vos petites marques de soutien.

Tout ça compte beaucoup.

Et je vais arrêter là parce qu'à la relecture, tout cet étalage va finir par me mettre mal à l'aise et briser ma réputation de GROS DUR.

ALLEZ, JE REMETS LES GANTS!


Troisième jour de traitement: le repas de midi

Toujours pas la qualité, mais la quantité!
Comme me l'a fait remarqué l'infirmière derrière son tablier de plomb: "ils veulent vous gaver comme une oie":


  • Melon
  • Boeuf rôti froid
  • Courgettes tomates
  • Gratin dauphinois
  • Tome
  • Prunes fraîches
  • Compote pomme pruneau
  • Yaourt fraise


E-Hôpital 2.0

Internet à l'hôpital, je n'y croyais pas trop. Déjà que les téléphones portables y sont théoriquement interdits/déconseillés je pensais que ma cure d'iode allait aussi se doubler d'une cure sans-net.
Tout au plus allais-je pouvoir amener l'ordi pour visionner quelques films en divx, ou prendre des notes que je pourrais exploiter plus tard: bof bof...
Donc, quelle ne fut pas ma surprise lorsque JC, lors de ma pré-visite pour la dose traceuse de vendredi dernier, me dit que l'on pouvait demander un accès wifi dans sa chambre.

Alors là, ça changeait tout: emails, chat, news, réseaux sociaux, tout pour garder le contact avec l'extérieur!
C'est à ce moment là que l'idée du blog est née et qu'elle a pu se concrétiser.
J'ignore si cela est très répandu dans les autres hôpitaux de France ou si le CHU de La Tronche est un précurseur en la matière, mais en tout cas je lui décerne sans conteste le label E-Hôpital 2.0 de l'année!

Ah, et j'oubliais de le mentioner: le service est GRATUIT!

Les autres: prenez-en de la graine!

Troisième jour de traitement: le petit déj

Je pourrais copier-coller le post d'hier, même menu.
On pourrait presque jouer au jeux des 7 erreurs avec les photos du plateau...
Tiens tiens pas bête ça, allez on se lance?


Sinon, le bâton de JC dit que je suis tombé à 10 de radioactivité: rien ne s'oppose à ma sortie vendredi matin ou pourquoi pas jeudi soir...

mardi 2 août 2011

Deuxième jour de traitement: le repas du soir

JC est passé juste avant le repas du soir pour mesurer ma radioactivité, résultat des courses: 21.
Après les 30 de ce matin, la tendance est clairement à la baisse.
Si c'était un météorologue qui m'annonçait les températures de demain ça me foutrait les glandes mais là ça me donne plutôt la banane!
Selon lui pour laisser quelqu'un sortir dans la nature il faut être au dessous de 20.
Je tiens le bon bout!

Dans la foulée, j'ai expédié mon repas du soir, quelconque mais mangeable:
  • Potage de légumes verts
  • Torsettes au thon et à la tomate
  • Camembert
  • Fruits aux sirop
  • Fromage blanc

Une petite soirée télé + lecture: je ne sais pas encore dans quel ordre...

Casting médical

Vous les avez découverts au fil de ce blog, ils ont bien voulu grimper avec moi sur ce radeau pour m'aider à traverser sans trop d'encombres vers l'autre rive.
Je les en remercie ainsi qu'à travers eux tout le personnel soignant ou non de la Clinique Belledonne et du CHU de La Tronche entre les mains duquel je suis passé ou je passerai un jour.

Par ordre d'apparition en scène:

Mick (le généraliste)
Je vous l'ai déja présenté, Mick est médecin de village à St Hub. C'est à bien des égards un personnage à facettes multiples, sous un faux air de prof de philo avec sa barbe blanche et ses lunettes.
Médicalement parlant, il représente cette image un peu galvaudée et si peu valorisée du médecin de famille ou du médecin traitant.
Mick pratique la médecine avec sérieux. Lors d'un rendez-vous,
  • Mick vous écoute, attentivement;
  • Mick vous ausculte, vous palpe, consciencieusement;
  • Puis, Mick vous prescrit;
Et pendant tout ce temps, Mick vous parle de sa voix douce et presque monocorde.
Il vous explique patiemment ce qu'il est en train de vous faire, les hypothèses de diagnostic qu'il entrevoit et les possibilités de traitement qu'il vous propose.
Il vous explique tellement bien qu'il est systématiquement en retard sur ses rendez-vous suivants.
Dans une tribu Cro-Magnon de chasseurs-cueilleurs, Mick aurait été Homme-médecine, un palpeur-hableur du meilleur cru.
Parfois dans l'oeil de Mick on peut déceler une étincelle de malice, un brun de folie.
C'est que Mick est un médecin "à l'ancienne" mais le contraire d'un praticien vieillot et une fois raccroché son habit de médecin on peut le voir déambuler dans les rue de St Hub dans le costume bariolé de la Batucada ou le croiser tous les ans au festival des "Fous de la Voile" pendu à son parapente avec des déguisements improbables.
Marrant cette manie du déguisement, comme si il voulait mettre une frontière visible entre son activité sérieuse et ses hobbies farfelus.

Chris (l'endocrino)
La preuve vivante que les pages jaunes font parfois bien les choses.
Chris est le prototype du médecin moderne ou en tout cas tel que l'on voudrait qu'il soit plus souvent.
Simple, directe, efficace et toujours disponible pour un conseil par texto ou une ordonance de dépanage par email.
Le tout avec un joli sourire toujours plaqué sur le visage.
L'endocrinologie est une science complexe, une alchimie moderne où les dosages, les interactions, les causes et les effets se croisent et se recroisent en une équation à de multiples inconnues.
J'ai l'impression que pour y briller, il faut tout à la fois une vraie compétence et des éclairs d'intuition.
Chris en a fait preuve en décidant de ponctionner mon nodule alors que ses caractéristiques ne l'y forçaient pas.
Chris s'est aussi révélée être un chef d'orchestre efficace quand il a s'agit d'organiser mon opération ou mon traitement à l'iode, elle s'est occupée de tout: contacter ses collègues, réserver des dates, etc...
Ce qui ne gâte rien, je me suis laissé dire par mon pote Bruno qu'elle faisait de délicieuses tuiles maison... Et avec le sourire comme toujours!

Alex (le chirurgien)
Je vous ai déja partiellement brossé le portrait de ce grand escogriffe aux doigts de fée qui a été mon partenaire de billard lors d'une partie mémorable fin Avril.
J'étais allongé dessus, et lui s'était appliqué pendant 2 heures à l'aide de ses instruments qu'il manipulait avec précision à me dégager un maximum de billes du tapis vert, tout ça sans toucher la Huit.
Un vrai pro, avare de paroles qu'il distille pourtant d'une belle voix chaude et grave. Mais qu'importe, ce type passe son temps à sauver des vies, juste après notre partie de billard, il enchainait sur une aorte...

JC (le médecin nucléaire)
C'est bizarre comme on a tendance à plaquer un physique sur une profession. Alors moi j'imaginais un médecin nucléaire un peu comme un prof de physique/chimie, petit, sec, nerveux, engoncé dans un costume étriqué.
Tout faux! JC est grand, tout en rondeurs (j'ai pas dit gros), un brin de timidité et de maladresse mais une timidité douce et accueillante (pas une timidité cassante comme la mienne!)
Bref si vous ajoutez le sourire lumineux et la voix de velours: les filles doivent forcément craquer!
A part ça, la médecine nucléaire est la discipline de la distance et de la mesure: jamais de contact rapproché, donc rien d'étonnant d'y retrouver un timide.
T'es à ta place JC! Et trop cool ta chemise hawaïenne sous ta blouse!
A demain pour mon taux de radioactivité!

Amitiés aussi à Phiphi le ponctionneur ;-)

Grand concours, le schmilblick

Je vous propose de remettre au goût du jour ce jeu culte (que les plus jeunes d'entre vous ne doivent pas connaître) alors juste un lien vers le sketch de Coluche pour se raffraichir la mémoire et se  dérider les zygomatiques 


Mon schmilblick à moi trône juste au dessus de mon lit et je n'ai pas la moindre idée de ce à quoi il sert mais en tout cas sa forme et ses couleurs m'éclatent.
N'hésitez pas à me donner vos définitions les plus farfelues, le gagnant remportera un objet ayant séjourné dans cette chambre (après la période de décontamination de rigueur).


Deuxième jour de traitement: le repas de midi

En légère hausse par rapport à hier soir, mais il faut dire qu'on partait de très bas.
Les pois chiches et la viande étaient très corrects, les aubergines auraient mérité la compagnie de quelques copines pour se transformer en vraie ratatouille goûteuse. La nectarine n'était pas mure = immangeable.

Le détail du menu:

  • Salade de pois chiches
  • Aubergines à la provençale
  • Sauté de porc marengo
  • Carré frais
  • Nectarine
  • Compote pomme pruneau
La photo: ça reste peu appétissant dans l'ensemble.


Le tour du palachot

Comme promis, un petit diaporama pour vous présenter mon palace/cachot = mon palachot !

Mais avant ça, je voudrais plagier Marcel Duchamp et vous présenter en apéritif le clou de l'exposition
CE CHIOTTE ATOMIQUE à 2 compartiments et boyeur/mixeur directement issu de la technologie aéronautique


Allez, que la visite commence!

Deuxième jour de traitement: le petit déj continental--

Première nuit pas mal négociée, extinction des feux vers minuits après une comédie américaine pas aussi mauvaise que son titre "La Copine de mon meilleur ami" sur Canal.
Le lit n'est pas super confortable, un peu dur à mon goût et puis il y a cette p'tain de veilleuse au ras du sol qu'il n'est pas possible d'éteindre (j'ai tout essayé).
Mais, j'ai pas mal dormi, sans douleurs et me suis réveillé sur le coup des 8h.
A 8h30, toc, toc: c'est JC qui débarque avec une espèce de manche à balai pour mesurer ma radioactivité:
"30, m'annonce t'il fièrement!
- C'est normal?
- Oui RAS, pas de douleurs?
- Non, tout va bien.
- Alors je repasse cet après-midi"
30? Il aurait tout aussi bien pu m'annoncer 2,9 ou 270 000 vu que je n'ai pas de référence à quoi comparer. On verra la mesure de demain pour mieux évaluer la tendance.

Dans la foulée, l'infirmière m'apporte mon petit déjeuner. Après le plateau des horreurs d'hier soir je suis tout heureux de retomber dans le "simple et de bon goût" même si ce séjour ne sera décidément pas un séjour gastronomique.
L'ingrédient important se trouve en bas à droite du plateau: je ré-attaque le Cynomel!
Pour les non-initiés, ça veut dire qu'après plus d'un mois de défreination  partielle (sans Levothyrox mais avec Cynomel) et quinze jours sans rien j'ai enfin le droit de reprendre des hormones thyroïdienne de substitution et  que l'hypothyroïdie et son cortège d'effets secondaires vont progressivement disparaître. En gros: je vais reprendre du POIL DE LA BETE.
YOUPI!



lundi 1 août 2011

Premier jour du traitement: le repas du soir tout en images...

En un mot: BEURK!


Premier jour du traitement: flashback, les examens de ce matin

En fait j'ai attaqué par le plat de résistance, c'est à dire l'absorption de la dose de potion magique d'iode 131 mais tout avait commencé ce matin, alors on rembobine de quelques heures...


Ma p'tite femme Lola m'avait conduit à l'hôpital à 9h30 avec mon baluchon pour la durée du séjour:
  • quelques vieilles fringues que j'ai décidé de "finir" ici et qui seront détruites à la fin de la cure,
  • 5 ou 6 bouquins
  • et l'ordinateur portable qui me sert à l'instant même pour vous narrer tout ça.
Bon ça c'est la version officielle que je soutiendrai mordicus devant un jury, la version officieuse c'est que c'est moi qui ai conduit car elle déteste ça et que j'ai jugé que mon état larvesque dû à la défreination me le permettait sans trop de risques.
Donc, on file direct à la salle d'attente B du service de médecine nucléaire sans passer par la case admissions et quelques minutes plus tard je suis pris en charge par une jeune technicienne dont le rôle est de me faire passer les examens radiologiques d'entrée qui consistent en:
  • une scintigraphie balayage corps entier
  • deux scitingraphies centrées sur la thyroïde de face et de profil
Elle me fait m'installer tout habillé entre les 2 plaques d'un espèce de gaufrier géant immaculé et les 2 plaques se mettent à se déplacer à une allure d'escargot à quelques centimètres de mon corps
Pas vraiment de sentiment de claustrophobie comme on peut le ressentir dans un scanner complètement fermé, juste un brin d'inconfort accentué par le fait qu'il faut là encore rester le plus immobile possible pendant plusieurs minutes.

Les images issues de la scintigraphie me sont montrées par JC, le médecin nucléaire, un peu plus tard dans ma chambre. La mini dose traceuse d'iode qu'il m'avait donnée vendredi matin s'est fixée dans ce qu'il reste de cellules thyroïdiennes dans mon organisme. Cela ressemble prosaïquement à de simples nuages de points noirs

ou de manière plus imagée aux chiures d'un escadron de mouches sur une nappe blanche (ya de ça hein?)

Cela, combiné aux mesures de radioactivité résiduelle qui subsiste en moi va permettre à JC de déterminer la dose idéale pour le traitement. Dans mon cas, JC me montre un amas assez foncé qu'il désigne par pyramide de l'allouette. Pour ma part, j'ai beau me creuser les méninges et retourner l'image dans tous les sens je n'arrive pas à distinguer ni ce foutu piaf ni cette foutue pyramide. Renseignement pris il s'agirait en fait de la "Pyramide de Lalouette", la partie moyenne qui relie les 2 lobes de ma défunte thyroïde et qui est particulièrement développée chez moi. En revanche aucune trace de ganglions qui auraient fixé de l'iode dans ce cliché et ça c'est plutôt bon signe.
Mais bon, il va falloir lui nettoyer le croupion au karcher à l'alouette et donc j'aurai droit au Menu Maxi Best-of dose XXL spéciale de 100 millicurie d'iode 131.
Par conséquent, risque d'inflammation en vue et donc cocktail anti-inflammatoire/médoc pour protéger l'estomac...

Voila le topo


Premier jour du traitement: le pot d'accueil

Nous sommes le lundi 1er Août 2011, il est précisément 14h32 et JC, le GO du club de vacances Med'cine Nuc du CHU de La Tronche vient de m'offrir le punch d'accueil.
D'après lui, c'est d'la bombe!
Bon, pour la présentation ils repasseront... Pas de coupe en cristal, juste un vulgaire verre à moutarde en plomb, heureusement ils ont quand même pensé à mettre une paille.

Pour la composition, on ne voit pas très bien à travers le verre (le plomb quelle idée quand même!) en tout cas pas beaucoup d'efforts sur la déco:
  • pas de sucre sur le bord du verre
  • pas de petits parasols plantés dans une tranche de citron
  • pas même une paire de glaçons pour le doux bruit du  tintement

Bon, j'ai quand même droit au citron dans une coupelle à côté, à croquer régulièrement soit disant pour stimuler mes glandes salivaires... Soit

Au goût, c'est légèrement salé et pis ... c'est tout: ON EST QUAND MEME TRES LOIN DU  MOJITO!

Par contre, JC me l'a assuré, il m'a mis une dose de 100 mCi et l'effet sera détonant, il faut juste être un peu patient et boire régulièrement de l'eau pour faire diffuser la substance dans tout mon organisme...

On va faire ça et je vous tiens au courant des évolutions.

Auparavant, plus tôt dans la journée j'ai eu droit à mon premier repas, servi dans la chambre s'il vous plaît.
Ils ont là aussi repris le concept no-money qui a fait le succès du Club Med: j'ai un bracelet avec mon nom autour du poignet qui apparemment me donne droit à la bouffe gratuite pendant toute la durée du séjour!
Minute, je vous montre le bijou:
Côté menu, c'est correct: on est pas dans le gastronomique mais pour un all-inclusive on ne peut pas s'attendre à de la cuisine trop raffinée non plus:
  • Salade de haricots verts vinaigrette
  • Filet de poisson estragon
  • Pomme mousseline
  • Fromage frais demi-sel
  • Compote Pomme-cassis
  • Jus de fruit
Visuellement ça donne ça:
Très ton sur ton ... et goût sur goût aussi !

Allez, au prochain post je vous fais la visite guidée du palace!

Troisième rocher: le carcinome

Le lendemain, Chris m'annonce simplement et sans détour le diagnostic: "carcinome papillaire".

Normalement une cytoponction ne permet pas d'être aussi affirmatif mais là apparemment pas de suspense. Elle m'explique longuement et calmement que c'est, de tous les cancers thyroïdiens celui de meilleur pronostic, que l'on dispose de toute une palette de traitements à commencer par la chirurgie, complétée au besoin d'un traitement à base d'iode radioactif.

Elle m'explique enfin que l'on peut très bien vivre sans thyroïde à condition de prendre un traitement de substitution à vie très peu contraignant, un comprimé de lévothyrox tous les matins et un suivi régulier de certains paramètres sanguins permettent de vivre tout à fait normalement.

Toute une somme d'informations, qui me sont devenues très familières aujourd'hui mais qui sur le coup de l'annonce m'avaient un peu embrouillé l'esprit.

Je voudrais profiter de cet instant du récit pour renvoyer tous ceux qui sont en quête d'informations sur les maladies de la thyroïde et tous leur à-côtés vers le fantastique forum de discussion de l'association Vivre sans thyroïde. Une mine d'information et des personnes (spéciale dédicace à Béate la présidente) toujours promptes à vous répondre et vous faire part de leurs expériences.

Dès l'instant que le diagnostic est posé, il n'y a plus de questions à se poser, il faut faire ce qu'il y a à faire et avancer. Chris m'a donc dégoté un chirurgien, Alex avec lequel nous avons fixé une date d'intervention: le 29 avril 2011.

La première fois que j'ai vu Alex et son allure d'étudiant binoclard dégingandé tout droit sorti d'une bande dessinée de Maëster, je me suis dit: waaoo il à l'air jeune! Il sait tenir un bistouri?


Assez loin de l'idée que je me faisais d'un chirurgien grisonnant censé être au sommet de son art à la cinquantaine et à qui je m'apprêtais à confier le soin de me découper la gorge les yeux fermés (forcément avec l'anesthésie...).

Mais dès qu'il a commencé à parler et à expliquer l'intervention avec sa voix grave et rassurante agrémentée de  gestes courts et précis des mains, j'ai dit banco!

Alex m'a donc pratiqué une thyroïdectomie totale le vendredi 29 avril au matin à la Clinique Belledonne.

En fait l'opération se déroule sous anesthésie générale et se réalise en deux temps, le chirurgien enlève le lobe gauche (celui contenant le nodule) et là attend que l'anapath confirme le diagnostic:


c'est vraiment du crabe ou juste du surimi?


le chirurgien poursuit alors l'opération en retirant le lobe droit et en réalisant un "curage ganglionnaire" qui consiste à retirer préventivement  les ganglions lymphatiques du cou pour éviter une dissémination du cancer.

Les complications les plus fréquentes bien que rares de la chirurgie thyroïdienne concernent une altération passagère ou définitive des cordes vocales qui se trouvent à proximité. Dans mon cas, rien de tel: dès le lendemain je gazouillais de nouveau comme un pinson.

J'avais juste hérité d'une seconde mâchoire composée d’agrafes métalliques du plus bel effet au travers de la gorge. Un truc comme ça (désolé je n'ai pas la mienne sous la main).

Retour à la maison dès le dimanche et une petite semaine de convalescence avant de reprendre le boulot.

Trois mois plus tard la cicatrice est presque indécelable (et là c'est vraiment la mienne):


Bien joué Alex doigts de fée !