jeudi 4 août 2011

L'angoisse de l'écran blanc

4ème jour décalqué sur le carbone du précédent (là encore une image du XXème siècle que les plus jeunes ne vont pas capter) et là, panne d'inspiration! Que vous raconter?
Comment remplir cet écran blanc, quel thème aborder pour maintenir à flot un tant soit peu l'intérêt de mes millions de lecteurs (si, si, j'ai les chiffres: je vous ferai un post centré là dessus un peu plus tard).

Comment se renouveler?

Vous avez tous sans doute vu ce film "Un jour sans fin" où l'hilarant Bill Murray est condamné à revivre le même jour à perpétuité ou presque.
Je vous raffraichis la mémoire:

Il passe par différentes phases psychologiques: incompréhension, colère, dépression, tentatives de suicide, euphorie, acceptation, jusqu'à trouver un équilibre qui lui permet de réaliser son rêve: séduire sa jolie collègue qui sera la clé lui permettant enfin de sortir de ce cauchemar.

A ma modeste échelle c'est un peu ce qui m'arrive: j'égraine une à une les perles d'un collier de 5 jours, rondes, lisses, blanches toutes identiques même si d'imperceptibles anfractuosités les distinguent.

J'essaie d'imaginer les patients hospitalisés des mois durants, ou même les gens incarcérés plusieurs années: comment font-ils pour tenir le coup?
J'imagine qu'ils doivent progressivement se réinventer un cycle vital rallongé, différent du cycle quotidien, qui leur permet de se projeter vers l'avenir par grands bonds plutôt que par sauts de puces comme nous le faisons nous.
Ils doivent aussi se mettre à vivre à l'envers, passer en mode compte-à-rebours, plus que 10 ans à tirer, plus que 3 mois à tenir, etc...

Ma deuxième réflexion du jour concerne la dépendance à un médicament ou à une substance en général.
Imaginez la scène, quand un hypothyroïdien croise un autre hypothyroïdien, qu'est-ce qu'ils se racontent:
"T'es sous levothyrox?
- Oui
- T'es dosé à combien?
- 125 
microgrammes et toi?
- Moi j'étais à 100 mais mon endocrino m'a redescendu à 80 parce que ça me donnait des palpitations."
J'imagine que les diabétiques ont le même genre de rituel avec l'insuline, et plus généralement les personnes affectées d'une pathologie qui requiert un traitement à vie avec une substance donnée.
Même si dans mon cas cela ne représente vraiment pas une contrainte forte: un minuscule cacheton à avaler avec le café au lait du matin, pas de soucis majeur si j'oublie de le prendre un ou deux jours d'affilée, pas d'effets secondaires notables jusqu'à présent, etc...

N'empêche que, la béquille chimique est là, discrète mais indispensable. Indispensable quand on voit dans quel état de zombitude on se retrouve après un sevrage forcé d'un mois.
On se dit qu'en cas qu'en cas de tsunami qui détruirait les chaînes de fabrication des usines Merck, qu'en cas de naufrage sur une île déserte pendant plusieurs mois, on y survivrait pas...
Je peux vous l'annoncer, n'en déplaise à Defoe qui avait oublié de le préciser dans son prologue: avant de s'embarquer, Robinson Crusoe avait passé un contrôle technique vierge de tout défaut nécessitant contre-visite et en particulier il disposait d'une thyroïde en parfait état de marche.
Je ne serai jamais Robinson Crusoe!
JE SUIS LEVO-DEPENDANT!

Mais bon je sors quand même Vendredi :-)

Bon, finalement l'écran ne sera pas resté blanc, j'attends vos commentaires avec impatience...

7 commentaires:

  1. Oui mais Robinson avait Vendredi, et toi tu attends avec impatience vendredi .... cela fait des points communs tout de même

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  2. @Ours: il me semblait l'avoir fait assez clairement la vanne sur le Vendredi non??

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  3. j'vais pas vu, l'age mon pauvre Monsieur .. et les soucis :0))

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  4. Comme je le disais fort justement hier (eh oui... je me la pète, c'est comme ça), l'appréciation de la dépendance est très relative.

    L'indépendance est une illusion gentiment entretenue par notre société ; elle y est très valorisée.
    Si j'étais chagrin, je dirais que ça fait sans doute de nous de meilleurs producteurs et de meilleurs consommateurs. Et comme notre stabilité sociale est basée sur la croissance du PIB, il faut bien trouver une ficelle à tirer pour augmenter la production. L'indépendance (qui induit la compétition) en est une.

    Sauf que... De l'eau potable qui sort du robinet, au pétrole qui permet de faire avancer les camions qui apportent la bouffe au centre ville, en passant par les vaccins qui nous assurent d'éviter tout un tas de maladies très désagréables... nous sommes déjà dépendants de manière vitale de plein de trucs. Que ce soit à titre individuel, ou en tant que population.
    Et les lunettes ! P***, j'avais oublié les lunettes ! Si tous les myopes de la terre (dont je fais partie) essayaient de chasser leur repas ou de déplacer leur bagnole sans cette béquille optique, il y aurait un paquet de morts (de faim ou de traumatismes).

    Finalement nous vivons assez vraisemblablement une époque où nos inter-dépendances n'ont jamais été aussi complexes (à l'image de nos besoins, et à la mesure de notre éternelle quête de l'optimisation au poil de cul près), et une époque où on nous clame partout qu'il faut aspirer à être indépendants et à le rester (comprendre ne pas attendre de l'argent de l'état).
    Moi je dis : la bonne blague ! Une dépendance de plus ou de moins, ça ne change finalement pas grand-chose :-).

    Si je me retrouvais sur une île déserte, je mourrais plus vraisemblablement de faim ou intoxiqué par une plante à la con. Ou alors je me blesserais et je succomberais d'une infection parce que je n'aurais pas accès à l'antibiotique à deux balles fabriqué par Merck qu'on trouve normalement à la pharmacie du coin.

    Le bon côté de prendre des médocs régulièrement, c'est qu'on obtient vite la petite satisfaction quotidienne de pouvoir les avaler sans flotte :-). Pas comme le gars lambda de base qui n'est pas foutu d'en faire autant (quel naze !).
    Des fois il arrive aussi qu'il se coince dans la gorge et là on a l'air d'un con. On peut pas tout avoir :-).

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  5. @Bruno: en voila une belle réflexion politico-sociale sur la dépendance (grande cause nationale!). En tout cas je fais des émules, tu devrais écrire tout ça dans un blog :-)
    J'ai déjà un titre pour toi si tu veux: "Le myope clairvoyant"

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  6. C'était pas le blog de Bruno ?! :))

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  7. Tu sais, moi et le web 2.0... ;-)
    Et puis la clairvoyance c'est parfois dangereux pour le moral.
    Comme dirait l'autre: Ignorance is bliss.
    Mais le juste milieu n'est pas facile à trouver.
    Alors je préfère ne pas tourner en rond sur un blog autour de ces pensées. C'est plus sûr pour ma santé mentale ;-).

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